L'école de Salerne

L’école de Salerne a été la première école de médecine du Moyen Âge, située dans une ville cosmopolite de la zone côtière du Mezzogiorno. Elle a fourni la plus importante source de connaissances médicales européennes de l’époque. Elle fut créée au moment de notre récit, vers la fin du Xème et le début du XIème siècle.

Les traductions en arabe des traités médicaux grecs datant de l’Antiquité, s'étaient accumulées dans la bibliothèque de l'abbaye du Mont-Cassin où ils avaient été traduits en latin par les moines. Les médecins de Salerne ont ajouté à cela la tradition de Galien et Dioscoride, complétée et actualisée par la pratique médicale arabe, transmise par des contacts avec la Sicile et l’Afrique du Nord. De ce fait, les médecins de Salerne qui pouvaient être des hommes ou des femmes, car la profession était alors accessible aux deux sexes, ont été sans rivaux dans toute la Méditerranée occidentale pour le haut niveau de leur pratique. Adalbéron, l’Archevêque de Reims qui avait couronné Hugues Capet, vint y faire soigner sa pierre de vessie (lithiase de la vessie). Robert Couteheuse, le fils de Guillaume le Conquérant, sera un autre célèbre patient de Salerne, il s'y fera traiter d'une pseudarthrose de l'avant-bras.

L'école de médecine de Salerne telle qu'elle est représentée dans l'ouvrage d'Avicenne : "le Canon"

Trotula de Ruggiero fut une femme enseignante à Salerne de grande renommée et spécialisée dans les affections gynécologiques.

De Ornatu Mulierum, L'Ornement des dames. Le livre de soins cosmétiques pour les femmes de Trotula

Plusieurs ouvrages traitant de la santé des femmes lui sont attribués, incluant Les Maladies des femmes, Traitements pour les femmes, et Soins cosmétiques pour les femmes.

Médecine

La circulation sanguine fut totalement décrite par W. Harvey au XVIème siècle, cette théorie fut difficilement admise à l’époque et suscita de nombreuses polémiques, notamment en France. Au cours du Moyen-âge, des auteurs Arabes semblent avoir décrit la petite circulation pulmonaire qui fut rapportée par Michel Servais.

William Harvey (1578-1657)

L'opération de la Taille, ou de la pierre de Vessie était réalisée à cette époque comme elle est décrite dans le livre.

La version grande extraction du siège (que réalise Jean à Salerne) a été décrite par Soranos d’Ephèse au IVème siècle, puis totalement oubliée pendant tout le Moyen-Age, elle fut « redécouverte » par Guillemeau, le gendre d’Ambroise Paré au début de la renaissance.
L’opération césarienne a vraisemblablement été faite en post mortem, sur les femmes décédées proches du terme, depuis l’Antiquité dans le but de sauver l’enfant. L’Eglise catholique a recommandé cette pratique pendant le Moyen-Age chez toutes les femmes qui mouraient lors d'une grossesse, non pas pour tenter de sauver l’enfant, ce qui était tout à fait exceptionnel, mais pour le baptiser et l’enterrer séparément de sa mère.
Le mot « césarienne » vient de la mauvaise interprétation d’un texte de Pline qui a fait croire pendant tout le Moyen-Age que Jules César était né par une césarienne post-mortem. La mère de l'illustre Empereur a largement survécu à la naissance de son fils, elle n'a donc pas pu subir une césarienne "post-portem". Les premières césariennes sur femmes vivantes furent rapportées à la fin du Moyen-Age, mais l’opération fut proscrite jusqu’au XIXème siècle, car elle condamnait presque toujours la mère. Certains explorateurs ont cependant observé la réalisation de césariennes sur femmes vivantes dans des tribus africaines, bien avant l’ère de la chirurgie moderne.

Jean ne fait pas que de la médecine dans ce volume, au passage il invente la boussole, qui fut en fait découverte par les Chinois vers le XIème siècle. La boussole ne fit son apparition en Europe et dans le monde arabe au XIIème siècle.

Les Vikings

Emma, l’épouse de Guy, fut réellement enlevée par des Vikings alors qu'elle se rendait en pèlerinage à l'abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm (parfois la réalité dépasse la fiction !), vers l’an 1010. Elle fut retenue captive en Norvège, malgré le paiement de la rançon par Guy. Il fallut fondre les ornements en or du tombeau de St Martial pour payer cette rançon, ce qui rendit Guy très impopulaire dans sa Vicomté. C’est finalement l’intercession du viconte de Comborn et de Turenne, Archambaud "Jambe Pourrie" et du Duc Richard de Normandie, qui permit la libération d’Emma trois ans plus tard et non pas les faits d'armes de Lou comme nous nous sommes laissés aller à l'imaginer dans notre récit.

Erik le Rouge, père de Leif Ericson, banni de Norvège, s’installa en Islande et fonda une colonie (Brattahild) au Groenland. Le Vinland fut découvert comme il est raconté dans l’histoire par Leif Ericson qui y établit une colonie. Cette terre semble correspondre à l’actuelle île de Terre-Neuve où les restes d’une colonie Viking datant de l’an 1000 furent découverts en 1960, sur le site de l’Anse aux Meadows, au Nord de l’île. Ainsi ce n'est pas Christophe Colomb qui fut le premier européen à poser le pied sur le continent américain. Les Vikings semblent avoir abandonné cette colonie suite à des affrontements avec les indigènes qui étaient probablement des Amérindiens de la tribu des Algonquins. Thorvald, le frère de Leif, fut tué semble-t-il, par une flèche algonquine (en cela nous n'avons rien inventé) et Freydis, sa sœur, fit la dernière expédition connue pour le Vinland vers les années 1012. Bjarni est un personnage inventé pour le récit.

Les cérémonies et coutumes du mariage Viking étaient telles qu’elles sont rapportées dans le livre. La demande en mariage était notamment le seul moment où les Vikings mettaient le célèbre casque à cornes dont l’histoire les a affligés par la suite.
Les Thinks et les Allthinks étaient le mode de gouvernement très original de l’Islande médiévale. Le bannissement était une peine largement utilisée chez les Vikings, dont furent victime Erik le Rouge et son fils Leif Ericson.

Le Jarl de Lade et gouverneur de Norvège, Eric Hakonsson participa avec le roi du Danemark, Svein à la Barbe Fourchue et son fils Knut le Grand, à la conquête de l’Angleterre. Les différents bateaux Vikings décrits dans le récit correspondent à la réalité, le mot « drakkar » ne viendra que par la suite pour décrire l’ensemble de ces bateaux qui étaient en fait très différents les uns des autres selon leur utilité (la guerre ou le commerce).